Lieu : Bar La Victoire, 19 rue Simplon, Paris 18.
Commentaires : en serbe
Commentaires : en serbe
Il y a un quartier à Paris qu’on appelle la Petite Belgrade.
Quoique quartier, c’est vite écrit. C’est un bout de rue au fin fond du XVIIIe arrondissement. On y déniche une très belle église, des magasins d’import-export, quelques alimentations de produits balkaniques et d’inévitables bar-restaurant tout en velours et boiseries.
C’est dimanche, milieu d’après-midi, le repas a été avalé, des grappes humaines digèrent en discutant sur la chaussée. Sans à priori, je choisis le bien nommé Bar La Victoire. Menu à 11 euros, spécialités de cassoulet et choux farci, seul un petit chien répond en aboyant à ma salutation, mais cela semble bien.
La partie commence dans 15 minutes, il est temps d’installer un drapeau en devanture. Un barbu grimpe sur une table en plastique. On s’y reprend à plusieurs fois. La bannière s’écroule. C’est compliqué. Presque autant que de commander à boire.
En bout de comptoir, sous un calendrier de la compagnie d’aviation Jat, je sirote une bière Jelen à l’effigie d’un cerf. L’hymne national ne déclenche aucun mouvement. La salle n’est pas pleine. Des hommes costauds avec des ceintures brillantes et des jeans décorés de paillettes. La télé est minuscule, la bande-son est en langue originale. J’y vois mal, ne comprend rien à part le nom des joueurs et me permet quelques commentaires en français. Sans réponse.
C’est la mi-temps. Le moment d’ouvrir les rideaux rouges de l’arrière salle, de faire rentrer de la lumière et d’arroser les géraniums. On se ressert de raki petits verres ou en bières surdimensionnées. Quelques uns mangent des gâteaux saupoudrés de sucre glace. Cela a l’air appétissant. Mais je sens qu’il est illusoire de désirer la même chose.
Maria fait son apparition dans le café. Pas un mot. Juste des regards. C’est la seule femme à part 3 générations de patronnes derrière le comptoir en formica.
Un instant de rire. La télé montre un supporter torse nu en train de danser. Puis retour à la normale. Au silence. Et aux cigarettes, ici autorisées.Quoique quartier, c’est vite écrit. C’est un bout de rue au fin fond du XVIIIe arrondissement. On y déniche une très belle église, des magasins d’import-export, quelques alimentations de produits balkaniques et d’inévitables bar-restaurant tout en velours et boiseries.
C’est dimanche, milieu d’après-midi, le repas a été avalé, des grappes humaines digèrent en discutant sur la chaussée. Sans à priori, je choisis le bien nommé Bar La Victoire. Menu à 11 euros, spécialités de cassoulet et choux farci, seul un petit chien répond en aboyant à ma salutation, mais cela semble bien.
La partie commence dans 15 minutes, il est temps d’installer un drapeau en devanture. Un barbu grimpe sur une table en plastique. On s’y reprend à plusieurs fois. La bannière s’écroule. C’est compliqué. Presque autant que de commander à boire.
C’est la mi-temps. Le moment d’ouvrir les rideaux rouges de l’arrière salle, de faire rentrer de la lumière et d’arroser les géraniums. On se ressert de raki petits verres ou en bières surdimensionnées. Quelques uns mangent des gâteaux saupoudrés de sucre glace. Cela a l’air appétissant. Mais je sens qu’il est illusoire de désirer la même chose.
Maria fait son apparition dans le café. Pas un mot. Juste des regards. C’est la seule femme à part 3 générations de patronnes derrière le comptoir en formica.
La Serbie perd. Cela n’émeut personne. Cela semble une déception habituelle. Le bar se vide avant même la fin de la rencontre. On regarde l’inévitable défaite depuis le trottoir.
En partant, je salue poliment en disant au revoir. Personne ne me moufte. A part le petit chien qui aboie.