dimanche 20 juin 2010

Cote d'ivoire-Brésil

Lieu : A La banane ivoirienne, 10, rue de la Forge Royale Paris 11.
Commentaires : TF1 audible.

Le monsieur au téléphone avait été très aimable. Il nous avait prévenu. D’habitude, le dimanche, le restaurant est fermé, mais là, c’est exceptionnel, vous ne pouvez pas réserver. Vous serez peut-être debout. Mais, venez, venez, il faut mettre l’ambiance.

Tout se passe à la cave. Un grand sourire aux cheveux gris nous accueille et reproche en blaguant d’être en retard. Vous avez juste le temps de vous servir. Allez-z-y. Allez-z-y. Grande casserole de bœuf en sauce, riz et banane offert à tout le monde. C’est bon, familial et l’assemblée métissée en met autant dans les assiettes en plastique qu’au bout de ses doigts.
Pour les bières Flag, il s’agit de faire vite, pas question ensuite de remonter à l’étage. Le match commence et l’hymne retentit. Gentiment, le parterre se lève. Les plus concernés chantent. Quelques blancs aussi. De très belles paroles. Une ode à la fraternité et l’hospitalité.
Le nouveau maillot vert des éléphants est apprécié. Une couleur porte-bonheur déjà testée. D’autres personnes arrivent. Pas de problème, l’équipe est en place et ici on se serre. Les joueurs sont appelés par leur prénom. Didier, Siaka et Emmanuel sont des cousins éloignés. Pour se déstresser, un connaisseur frappe sur un djembe. Il ponctue chaque action. C'est bien. C'est bien. Puis se tait. Le ballon est trop léger. Les joueurs ne tirent pas assez au but. Facile à dire, ils sont sur le terrain, nous sommes assis remarque un philosophe.
Kaka au chiotte, kaka au chiotte. Cela fait rigoler surtout qu’arrive la mi-temps. Rien n’est grave. Le monsieur grisonnant rapporte une nouvelle fournée de bananes.
Il y a un gros trou derrière. Tonton, pourquoi nos balles s’élèvent toujours trop haut dans le ciel ? L’arbitre français est un faux frère. Le Brésil joue avec les mains et nous avons des bras cassés. Surtout ne pas finir à 3-0. Ne pas s’entendre chanter. Et un, et deux et trois… Didier exhausse le vœu. Roulement de tambours. Un petit bonheur envahit la cave. Un éléphant ne meurt jamais.

C’était propre. Rien à ajouter. Nous sommes échec et mat. Le plus fort a gagné. Vous pouvez rester pour discuter si vous voulez. Le monsieur nous serre la main et dit à bientôt. Je me rappelle les paroles de l’hymne. Elles disaient bien vrai.