
Lieu : Arriba Mexico, 32 avenue de la République Paris 11.
Commentaires : en sourdine entrecoupés de chants mariachis.
Commentaires : en sourdine entrecoupés de chants mariachis.
Fafa le photographe est formel. Depuis des années, il rêve en secret d’aller à Arriba Mexico et voir de près ces lumières vertes qui flashent l’avenue de la République.
Rideaux multicolores, cactus de pacotille, rangée de sombreros, Arriba fait penser à la Caféteria Casino de mon enfance. Chaque semaine, après les courses, j’avais la même envie. Pouvoir, moi aussi, choisir entre grosses fraises, viandes avec la marque du grill et pistolets à coca. Manque de pot, ma mère ne voulait pas s’y risquer.
Alors nous y voilà à Arriba Mexico. Pour conjurer le songe.
A part le patron à tête écrasée de toltèque, peu de mexicains à l’horizon. Des américaines échouées et quelques couples d’amis qui ont alignés leurs chaises face à la télé. Des français donc, à l’espoir bien enfoui.
Caramba, il y a un duo de mariachis. Imperturbables, ils font le tour des rares tables occupées. Un œil sur l’écran, l’autre sur la guitare, car ça y est, le match a débuté.
Le menu en plastique jaune est d’un aspect étrange. Il faut le retourner dans tous les sens pour comprendre. Ah oui, c’est la forme d’une statuette aztèque. Hésitation entre un menu Sombrero et la formule Pancho villa avec kir offert. Beaucoup de fautes d’orthographe. La Margarita est décevante. Elle a un goût de pulco. Un coup franc dans les nuages. Les peintures murales ne sont pas si moches, après tout.
Volée d’applaudissements. Non, ce n’est pas une action mexicaine. Encore moins un exploit français. Simplement un groupe de filles qui fête un anniversaire.
Le serveur mauricien est stressé. Il amène un gâteau farci de bougies phosphorescentes. Enfin des paillettes. C’est la mi-temps.
Les mauvaises blagues fusent. L’un sent la turista lui monter aux fesses. L’autre trouve que le gardien de but a une tronche de narco-trafiquant. Les plats ressemblent à des crêpes écrasées. Le match est un long supplice. Entre dégout. Tu n’aurais pas un aspirine à me dépanner. J’en étais sûr. Et la satisfaction masochiste d’assister à un désastre programmé.
Les mariachis jouent toujours aussi désaccordés. Le piment fait tousser. Je compte le nombre de faux perroquets accrochés au plafond. Les filles, elles, s’en foutent. Elles rigolent avec des sombreros sur la tête.
« Aïaïaïi que dolor es » reprennent avec le sourire les deux mariachis. La boule à facettes s’allume et la voix aigue des moustachus s’élève. Le moral est bas. L’addition salée. Pas la tequila offerte après négociations.
Attention à ne pas abîmer les magnifiques carreaux en la frappant précise le serveur. Ca va, je sais, demain, j’aurais mal à la tête.
Un cauchemar, c’est aussi un rêve. Qui aurait mal tourné.
Rideaux multicolores, cactus de pacotille, rangée de sombreros, Arriba fait penser à la Caféteria Casino de mon enfance. Chaque semaine, après les courses, j’avais la même envie. Pouvoir, moi aussi, choisir entre grosses fraises, viandes avec la marque du grill et pistolets à coca. Manque de pot, ma mère ne voulait pas s’y risquer.
Alors nous y voilà à Arriba Mexico. Pour conjurer le songe.
A part le patron à tête écrasée de toltèque, peu de mexicains à l’horizon. Des américaines échouées et quelques couples d’amis qui ont alignés leurs chaises face à la télé. Des français donc, à l’espoir bien enfoui.
Le menu en plastique jaune est d’un aspect étrange. Il faut le retourner dans tous les sens pour comprendre. Ah oui, c’est la forme d’une statuette aztèque. Hésitation entre un menu Sombrero et la formule Pancho villa avec kir offert. Beaucoup de fautes d’orthographe. La Margarita est décevante. Elle a un goût de pulco. Un coup franc dans les nuages. Les peintures murales ne sont pas si moches, après tout.
Volée d’applaudissements. Non, ce n’est pas une action mexicaine. Encore moins un exploit français. Simplement un groupe de filles qui fête un anniversaire.
Le serveur mauricien est stressé. Il amène un gâteau farci de bougies phosphorescentes. Enfin des paillettes. C’est la mi-temps.
Les mauvaises blagues fusent. L’un sent la turista lui monter aux fesses. L’autre trouve que le gardien de but a une tronche de narco-trafiquant. Les plats ressemblent à des crêpes écrasées. Le match est un long supplice. Entre dégout. Tu n’aurais pas un aspirine à me dépanner. J’en étais sûr. Et la satisfaction masochiste d’assister à un désastre programmé.
Les mariachis jouent toujours aussi désaccordés. Le piment fait tousser. Je compte le nombre de faux perroquets accrochés au plafond. Les filles, elles, s’en foutent. Elles rigolent avec des sombreros sur la tête.
« Aïaïaïi que dolor es » reprennent avec le sourire les deux mariachis. La boule à facettes s’allume et la voix aigue des moustachus s’élève. Le moral est bas. L’addition salée. Pas la tequila offerte après négociations.
Attention à ne pas abîmer les magnifiques carreaux en la frappant précise le serveur. Ca va, je sais, demain, j’aurais mal à la tête.
Un cauchemar, c’est aussi un rêve. Qui aurait mal tourné.