Lieu : Café Titon, 34 rue Titon Paris 11.
Commentaires : allemand mais inaudible depuis la rue.
Commentaires : allemand mais inaudible depuis la rue.
J’aurais du m’en douter. Aucune place à proximité pour enfiler mon mon vélib. C’est raté pour l’hymne. Et je n’ose poser la question à l’impressionnante foule massée devant le Titon : a-t-il été chanté depuis le trottoir ?
Le bar déborde, la multitude est gaie, sympathique et plutôt jolie. Ils s’embrassent. Ne se sont pas vus depuis longtemps. Moyenne d’âge autour de 30 ans, étudiants, jeunes actifs, beaucoup se déclarent peu ou pas très foot. Tous se la jouent modestes. L’équipe est jeune. Elle a beaucoup à apprendre dit-on.
Des filles se sont bariolées les joues. Un garçon a enfilé de longues chaussettes et une salopette munichoise. Il sue beaucoup. Ce n’est pas le seul. L’accès au bar est impossible. Je fais donc comme les autres. Reste dehors. A observer un grand écran déformé par le reflet d’une vitre.
Le monde se partage en trois catégories. A l’intérieur, nez contre la vitre ou sur le trottoir d’en face. Ces derniers ne voient rien. Ils discutent en buvant des bières extraites de sacs plastiques. Guidés par les oh, ah et ih, ils se hissent de temps en temps sur la pointe des pieds. Quelqu’un explique qu’il y a deux frères sur le terrain. Leçons d’allemand trop éloignées pour en saisir d’avantage.
Attention. Laissez le passage s’il vous plait. Un employé du bar tente de drainer la foule et permettre ainsi aux voitures de se frayer un chemin. La surprise se lit sur les visages des passants. Certains s’arrêtent et partagent des canettes. L’agacement, c’est pour le voisin du premier étage. Il ferme un à un les volets de son appartement en essayant de faire le plus de bruit possible.
Quelques saucisses ont réussi à s’extirper pendant la pause. Elles sont oranges et entourées de pommes de terre et de sauce. Chaque coup de pied arrêté permet de pousser. Ohhhhh. Le bar sautille. Une décolorée se fait marcher sur ses pieds nus. Je l’ai vu, je l’ai vu. Pas sûr. Même avec le ralenti, seuls les plus grands y ont droit.
Le gars du bar se balade avec un sac poubelle. Il ramasse, recueille, quémande les résidus. Quelques un se proposent de l’aider à faire le ménage. Un scooter slalome au milieu de la foule. Il gueule « Allez l’Irlande ». Le voisin du deuxième ferme à son tour ses volets. Je m’éloigne. Vier, drei, zwei, ein. Le décompte est scandé avec enthousiasme. En détachant mon vélo, j’entends de loin la réponse à ma première question.