Lieu : El Chivito, 63, rue Paraminières Toulouse.
Commentaires : TF1 audible.
Commentaires : TF1 audible.
8 m2, c’est suffisant pour loger 4 tables en bois, quelques bancs et promettre milanesas, empanadas ou choripans. El Chivito a fait le plein et plus encore. Un mélange héteroclite de barbes de trois jours, chemisettes repassées, marcels musclés et serre-têtes se presse autour d’un point commun.
L’hymne argentin est ignoré. Pas l’allemand qui est gentiment sifflé.
Ganar o morir. Le match démarre. Comme d’habitude, on va souffrir. A peine le temps de rêver à 86 et passer une paire de chansons en revue, douche froide. Loco, no pasa nada excuse le commentateur rasta et tatoué. Serein, il officie en fumant à travers la fenêtre, depuis la rue.
Des retardataires se faufilent. Accueil et mine des mauvais jours. Heureusement, ils ont apporté les porte-bonheurs. Echarpe sale, petit drapeau que l’on s’empresse de serrer et tripoter très fort.
Le tatoué roule les RRR. Il encourage l’Apache, invoque l’amour de Dieu et demande l’entrée d’un joueur uruguayen. Il fait rire. C’est le seul.
Chute. Un pot de fleurs bleu et blanc s’écrase au sol. La plante demeure les racines en l’air. Trop de monde. Le tatoué aide à extraire la porte de ses gonds et ainsi permettre à ceux qui sont dehors d’assister au spectacle.
Musique et soupirs. Ganar o morir. Ils vont se réveiller répète le tatoué. Ne pas prendre de second but. Et surtout intervertir les places à la mi-temps pour conjurer le mauvais sort.
Tir. Tir. Tir. C’est mou. A peine de quoi s’émousser en frappant des mains et murmurer
quelques injures.
Tir, tir, tir. C’est dedans. Dîtes moi que je vais me réveiller. La voix du tatoué s’éteint. Le petit drapeau ne résiste pas et se déchire. Je ne veux pas voir cela. Je ne peux pas voir cela. La fenêtre est abandonnée. Le local se vide en silence.
Plus un mot. Les 8m2 paraissent maintenant immenses. Emplis de tristesse et de désolation. Des regards qui s’évitent. Des phrases entre voisins qui ne se terminent pas. Les derniers habitants ne parviennent pas à quitter les yeux de l’écran. Tétanisés. Hébétés. Scotchés. Même quand la publicité pour rasoirs jetables démarre et que les joueurs ont rejoint l’ombre des vestiaires.
Des klaxons animent la rue. Suerte, ce n’est pas des allemands en goguette. Juste des mariés qui veulent partager leur bonheur. Impossible d’esquisser le moindre sourire. Simplement s’écarter pour laisser passer le joyeux convoi. A l’écart, assommé auprès d’une rambarde, le tatoué ne peut pas. Ne voit pas. N’arrive pas à se relever. Ganar o morir.
L’hymne argentin est ignoré. Pas l’allemand qui est gentiment sifflé.
Ganar o morir. Le match démarre. Comme d’habitude, on va souffrir. A peine le temps de rêver à 86 et passer une paire de chansons en revue, douche froide. Loco, no pasa nada excuse le commentateur rasta et tatoué. Serein, il officie en fumant à travers la fenêtre, depuis la rue.
Des retardataires se faufilent. Accueil et mine des mauvais jours. Heureusement, ils ont apporté les porte-bonheurs. Echarpe sale, petit drapeau que l’on s’empresse de serrer et tripoter très fort.
Le tatoué roule les RRR. Il encourage l’Apache, invoque l’amour de Dieu et demande l’entrée d’un joueur uruguayen. Il fait rire. C’est le seul.
Chute. Un pot de fleurs bleu et blanc s’écrase au sol. La plante demeure les racines en l’air. Trop de monde. Le tatoué aide à extraire la porte de ses gonds et ainsi permettre à ceux qui sont dehors d’assister au spectacle.
Musique et soupirs. Ganar o morir. Ils vont se réveiller répète le tatoué. Ne pas prendre de second but. Et surtout intervertir les places à la mi-temps pour conjurer le mauvais sort.
Tir. Tir. Tir. C’est mou. A peine de quoi s’émousser en frappant des mains et murmurer
Tir, tir, tir. C’est dedans. Dîtes moi que je vais me réveiller. La voix du tatoué s’éteint. Le petit drapeau ne résiste pas et se déchire. Je ne veux pas voir cela. Je ne peux pas voir cela. La fenêtre est abandonnée. Le local se vide en silence.
Plus un mot. Les 8m2 paraissent maintenant immenses. Emplis de tristesse et de désolation. Des regards qui s’évitent. Des phrases entre voisins qui ne se terminent pas. Les derniers habitants ne parviennent pas à quitter les yeux de l’écran. Tétanisés. Hébétés. Scotchés. Même quand la publicité pour rasoirs jetables démarre et que les joueurs ont rejoint l’ombre des vestiaires.
Des klaxons animent la rue. Suerte, ce n’est pas des allemands en goguette. Juste des mariés qui veulent partager leur bonheur. Impossible d’esquisser le moindre sourire. Simplement s’écarter pour laisser passer le joyeux convoi. A l’écart, assommé auprès d’une rambarde, le tatoué ne peut pas. Ne voit pas. N’arrive pas à se relever. Ganar o morir.